La cathédrale
La cathédrale
Ses flèches, vers le ciel, dressant leur grâce altière,
Ses murs, lourds de prière et de pleurs arrosés,
Elle évoque, au milieu de nos doutes blasés,
Une époque de foi et d’idéal austère.
Des hommes, tour à tour, forts, s’y sont épuisés,
Apportant leur concours à l’oeuvre séculaire;
Chacun mettant son âme en ce labeur sévère,
Où tous, pour l’art plus grand, ils se sont effacés.
Quel noble amour du Beau fit le coeur plus mystique,
L’homme plus travailleur, l’artiste plus fervent!
Et quel cri vers le ciel, ce dôme symbolique
Où l’on sent palpiter tout un siècle croyant!
Effort sublime, hommage à Dieu par le génie,
Où des héros obscurs, humbles, ont mis leur vie.
Le chemin solitaire, 1908