Blanche Sahuqué

A travers les vitraux

A travers les vitraux...

A travers les vitraux de la nef où soupire
Mon coeur, mystique épave où veille un ostensoir,
J’entrevois, s’éloignant dans la brume du soir,
Les beaux rêves défunts que vécut mon délire.

Tous, douloureux ou fous, ils glissent dans la nuit,
Emportant sous leur aile un lambeau de mon âme,
Et l’Angelus plaintif, avec sa voix de femme,
Met sa fraîche prière au lourd passé qui fuit.

C’est un soir tendre et flou qu’avril idéalise,
Un soir de nostalgie et de pieux tourment,
Où flotte un parfum vierge aux vitraux de l’église,

Où mon regret s’attarde aux ferveurs du couchant,
Tandis qu’en mon coeur veule, où Dieu se subtilise,
Je lève le ciboire à l’Amour tout-puissant.

Le chemin solitaire, 1908.



19/09/2012
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