Art nouveau
Art nouveau
La fleur qui s'allonge et s'enlace,
Et finit en corps féminin,
Met à ce vase en vieil étain
Une exotique et svelte grâce.
Des mousses mêlent aux cheveux
Le caprice marin des algues;
La croupe ondule sur des vagues,
Le bras se recourbe, peureux.
Un nuage embrume le corps,
Qui semble sortir d'une tige,
On sent que fleurit un prodige
Sur cet esthétique décor.
Et la mer, la fleur et la femme,
- Sirène à coeur de nénuphar,
Qu'estompe le métal blaphard, -
Semblent un paysage d'âme.
Le chemin solitaire, 1908.