Blanche Sahuqué

Art nouveau

Art nouveau

 

La fleur qui s'allonge et s'enlace,

Et finit en corps féminin,

Met à ce vase en vieil étain

Une exotique et svelte grâce.

 

Des mousses mêlent aux cheveux

Le caprice marin des algues;

La croupe ondule sur des vagues,

Le bras se recourbe, peureux.

 

Un nuage embrume le corps,

Qui semble sortir d'une tige,

On sent que fleurit un prodige

Sur cet esthétique décor.

 

Et la mer, la fleur et la femme,

- Sirène à coeur de nénuphar,

Qu'estompe le métal blaphard, -

Semblent un paysage d'âme.

 

Le chemin solitaire, 1908.



23/09/2012
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