Au soir, l'heure d'amour...
Au soir l'heure d'amour...
Au soir, l'heure d'amour sonne émouvante et tendre,
Ton regard éperdu sous mon angoisse meurt,
Tes doigts brûlent mes doigts, ta bouche me fait peur,
L'amour, comme une mer houleuse, vient nous prendre.
Sous la douleur d'aimer, nos coeurs sont oppressés,
L'absence a fait terrible et folle ta présence,
Il semble qu'un vertige émane du silence,
O dans un spasme aigu, nos yeux sont enlacés.
C'est comme un poids trop lourd, un délice tragique
Qui nous laisse sans voix, sans force, haletant,
Hallucinés, perdus sous l'extase, longtemps...
Etreinte d'infini, d'une minute unique.
Le chemin solitaire, 1908
