Statuettes
Statuettes
Ce sont de blanches statuettes,
Saxe fragile ou fin biscuit,
Que groupe en gracieux circuit
Le charmant rondeau qui s'apprête.
Formes graciles, pas légers,
Bras enlaçant les reins flexibles,
Elles semblent, nymphes paisibles,
Sur un terrain vierge, glisser.
Un doux buisson les enguirlande,
Rose de mai qui vont fleurir;
Leus gestes font épanouir
Les fleurs et les corps en offrande.
Et c'est un pas plein de bonheur
Qu'ébauchent les sveltes statues...
Petites vierges demi-nues,
Qui dansez de tout votre coeur,
Vous semblez porter la jeunesse,
L'amour et les rêves troublants,
Dans vos longs voiles ondulants,
Sous vos pas furtifs qui se pressent.
Le chemin solitaire, 1908.