Heures brèves
Heures brèves
Des rires comme des rêves,
Des yeux soyeux, lourds de désir,
Un soir d'été qui va fleurir,
Belles, cueillez les heures brèves.
L'une exhale un parfum frôleur,
De son éventail qui se pâme;
L'autre, en flirtant, cambre son âme,
Une autre danse avec langueur.
Et dans leurs tulles et leurs voiles,
Parmi les blancs jasmins mourants,
Elles écoutent des serments.
Tandis que les tristes étoiles
Songent aux doux printemps passés,
A tous les baisers trépassés...
Le chemin solitaire, 1908