La danse
La danse
Son torse éployé en arrière,
Marquant la cambrure des reins,
Elle offre, d'un geste câlin
Toute la grâce printanière.
Ses seins menus, emprisonnés,
Ont l'air de deux blanches colombes,
Sa main, qui se lève et retombe,
Paraît vouloir les délivrer.
Elle s'enroule dans ses voiles,
Et se déroule tour-à-tour;
C'est le jeu divin de l'amour
Qui se dérobe ou se dévoile.
Ses deux pieds nus semblent deux fleurs
Que le désir offre à la joie;
Elle glisse, ondule et tournoie
Exauçant le voeu de nos coeurs.
Et puis, grave, alanguie et frêle,
Effeuillant des lis sous ses pas,
Elle élève un peu ses beaux bras
D'un geste chaste comme une aile.
Oh! rythme bien ton pas savant,
Petite danseuse assouplie,
Sois la grâce à la danse unie,
Sois la cadence et l'harmonie,
Sois un beau poème vivant!