Blanche Sahuqué

La danse

La danse

 

Son torse éployé en arrière,

Marquant la cambrure des reins,

Elle offre, d'un geste câlin

Toute la grâce printanière.

 

Ses seins menus, emprisonnés,

Ont l'air de deux blanches colombes,

Sa main, qui se lève et retombe,

Paraît vouloir les délivrer.

 

Elle s'enroule dans ses voiles,

Et se déroule tour-à-tour;

C'est le jeu divin de l'amour

Qui se dérobe ou se dévoile.

 

Ses deux pieds nus semblent deux fleurs

Que le désir offre à la joie;

Elle glisse, ondule et tournoie

Exauçant le voeu de nos coeurs.

 

Et puis, grave, alanguie et frêle,

Effeuillant des lis sous ses pas,

Elle élève un peu ses beaux bras

D'un geste chaste comme une aile.

 

Oh! rythme bien ton pas savant,

Petite danseuse assouplie,

Sois la grâce à la danse unie,

Sois la cadence et l'harmonie,

Sois un beau poème vivant!



20/10/2013
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