Blanche Sahuqué

Le bois sacré

Le bois sacré

Sous le ciel de la Grèce, en la nuit qui s’argente,
De thyrses, de hautbois, leur groupe précédé,
S’avancent, le front ceint d’anémones des prés,
Les Muses aux doux noms et de grâce indolente.

On fait halte. Soudain, une voix pure chante,
Et c’est dans l’air ému et sur le bois troublé
Un délice sans nom. C’est l’amour modulé,
La mélodie éparse aux lèvres de l’amante.

L’une svelte, dénoue un voile transparent,
Et sous la lune pâle, elle danse, onduleuse,
Se cambre, s’arque et fuit en un rêve mouvant.

Une autre dit des vers. L’autre, voluptueuse,
Offre aux astres sereins ses contours éblouis...
Tandis qu’au loin la mer murmure dans la nuit.

Le chemin solitaire 1908.



19/09/2012
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