Prière
Prière
L'âme de Bach sereine, agenouillée et grave
Aux voix des violons, met, en plainte suave,
Une supplique ardente à la Divinité,
Où, par delà nos jours de désirs tourmentés,
L'esprit plus haut s'incline et s'embrase et s'épure
En un chant émouvant que l'archer transfigure,
Où la fugue savante est l'appel incessant
Vers l'idéal rêvé qui se fait oppressant,
Sans cesse poursuivi par le coeur solitaire...
Et cet appel sublime est toute la prière.
Le chemin solitaire, 1908.