Une femme
Une femme
Le désir, fleur vénéneuse,
S'épanouit sous ses pas;
Son regard, morbide et las,
Voile une flamme amoureuse.
Son geste alangui recèle
Le rêve où meurt son désir;
Elle cingle le plaisir
Par sa tristesse rebelle.
Quand le vent d'amour l'emporte
En son fougueux tourbillon,
Elle n'est que passion
Le rêve attend à la porte.
Et la tourmente apaisée,
Les beaux yeux las et meurtris
Pleurent les exils finis
Et le viol de sa pensée.
Car, singulière amoureuse,
N'aimant que l'amourrêvé,
Elle râle du baiser,
Et pourtant n'en est heureuse...
Le chemin solitaire, 1908.